lundi 16 novembre 2009

Brigades Rouges, la vérité niée




Valerio Lucarelli est l'auteur de Buio Rivoluzione. Sur son site, il examine de nombreux faits obscurs entourant l'histoire des Brigades Rouges. Il y démontre notamment le caractère intenable de la version officielle de l'enlèvement d'Aldo Moro. L'auteur a résumé son propos à travers quinze petits textes éclairants. Certains de ces récits ont été traduits en français. Nous nous sommes contentés de reprendre ici ces traductions, en leur apportant néanmoins quelques indispensables corrections. Nous traduirons nous mêmes les textes restants. Il nous paraîtrait en effet regrettable que le public français ignore ces aperçus démystificateurs à l'heure où divers imposteurs continuent à amuser le tapis sur cette question du terrorisme italien manipulé des années de plomb. C'est ainsi, qu'après tant de révélations, le duo des politiciens naïfs Persichetti et Scalzone pouvait encore écrire, dans La Révolution et l'Etat, de la thèse d'une manipulation du « parti armé » :



« [Elle] se fonde sur la conviction d'une “complicité inconsciente”, en particulier des Brigades rouges considérées comme manipulées de l'extérieur par des puissances occultes. Au lecteur qui voudrait se documenter sur certaines formes de psychopathologie du mensonge historique, nous recommandons : Sergio Flamigni, La tela del ragno. Il delitto Moro, Ed. Associate, Rome, 1988. Soutenu par d'obscures commanditaires, le même auteur récidive dix ans plus tard in Convergenze parallele, Kaos edizioni, Milan 1998. La “Préface à la quatrième édition italienne de la Société du Spectacle” de Guy Debord témoigne des effets dévastateurs de ce syndrome d'obsession du complot et du méta-complot (in Commentaires sur la Société du Spectacle, “Folio”, Paris, Gallimard, 1997, pp. 133-147). Voir aussi Gianfranco Sanguinetti, Du terrorisme et de l'Etat, Paris, 1980 (1ére éd. : Milan, 1979). Cf. chap. V et Bibliographie. »



Nous savions depuis longtemps que pour toutes sortes de gens les situationnistes relevaient de la psychiatrie. Mais, à l'heure où Le Monde du 8 novembre présente Scalzone comme un « homme très respecté dans le milieu [autonome] », la lecture des textes de Lucarelli permet incidemment de réfuter la psychologie en toc de ce désinformateur et d'autres individus opérant sous la même livrée.

2 commentaires:

  1. cher M Bonnot,

    Vos billets sont toujours fouillés, précis, documentés, avec des citations ... mais où voulez vous en venir au juste ? Dénoncer un complot derrière les BR ? nous révéler la vérité sur gladio ?

    En vous lisant, je me demande si l'accusation de "rétrologie" de tiqqun (qui n'est pour moi qu'une source de réflexion parmi d'autres) envers les "journalistes italiens" n'est totalement erronnée. N'êtes vous pas en train de tomber dans un piège ? En voulant au départ en dénoncer un autre...

    (Au passage, le livre de D. Ganser sur les réseaux stay behind à l'échelle européenne est aussi très intéressant (dommage qu'il soit édité par la même maison que certains conspirationistes))

    (le film de guido chiesa et wuming sur Radio Alice est aussi très intéressant et illustre bien d'autres choses qui se sont passé en Italie dans ces années là. Ce dont parlent les tiqquns avec leur concept de "parti imaginaire" dans "ceci n'est pas un programme", c'est aussi cela, enfin il me semble)

    Amicalement

    El Chapulin colorado

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  2. Nous avons explicitement indiqué les buts que nous poursuivions en publiant ces traductions : « Il nous paraîtrait en effet regrettable que le public français ignore ces aperçus démystificateurs à l'heure où divers imposteurs continuent à amuser le tapis sur cette question du terrorisme italien manipulé des années de plomb. »
    Ce sont tous les militants manipulés dans le cadre de la stratégie de la tension, pendant les années de plomb en Italie, qui sont tombés dans un piège.
    Le livre de Ganser, Les Armées secrètes de l'OTAN, contient en effet un chapitre intéressant sur « la guerre secrète en Italie ».

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