Le 17 décembre 2008, « un groupe de professeurs (pour la plupart enseignants le droit dans les universités grecques) appelait le gouvernement et les groupes politiques à prendre quelques mesures contre les “maux” de la société grecque, demandant surtout une utilisation plus stricte de l’asile universitaire et des poursuites judiciaires contre l’utilisation de cagoules pendant les manifestations. Ainsi les intellectuels, bien que tardivement, essayaient de réintroduire le vieux Black Act dans la Grèce de 2008 en actualisant son sens à l’encontre des insurgés » (Les émeutes en Grèce, Senonevero, 2009). Le Black Act était « un décret du Parlement de Grande-Bretagne de 1723, pendant le règne de George I. Il punissait le fait d’apparaître armé dans un espace public, avec le visage masqué ou obscurci, comme félonie (c’est-à-dire une infraction passible de pendaison). » En Grèce comme en France, les partisans de l’interdiction du port de la cagoule peuvent donc s’autoriser de ce vénérable précédent. Cependant, la Grèce et la France étant parmi les Etats les plus libres du monde, il ne sera pas nécessaire d’être armé et masqué pour être poursuivi par les gardiens de l’ordre public. Il suffira d’être masqué. Le 20 juin, un décret du premier ministre français punit d'une amende « le fait pour une personne, au sein ou aux abords immédiats d'une manifestation sur la voie publique, de dissimuler volontairement son visage afin de ne pas être identifiée dans des circonstances faisant craindre des atteintes à l'ordre public ». C’est à de tels signes qu’on reconnaît les progrès de la démocratie.
dimanche 19 juillet 2009
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