samedi 31 octobre 2009

Avis aux amateurs


« Il me semble que la guerre civile n'a pas encore commencé (...) et il est donc inutile de détenir des armes. »
(Gianfranco Sanguinetti, Du terrorisme et de l'Etat)

vendredi 23 octobre 2009

Le travail c'est la santé


« A l'entrée d'Auschwitz on lisait : “Arbeit macht frei, le travail libère!” A celle des camps soviétiques : “En U.R.S.S., le travail est une affaire d'honneur, de gloire, de vaillance, d'héroïsme. Joseph V. Staline.”
Ce qui prouve que les Allemands ont davantage le sens de la concision que les Russes. »
(Claude Roy, Temps variable avec éclaircies)

mercredi 21 octobre 2009

Contributions à la psychopathologie du délateur



Le délateur est devenu le héros de notre temps. Il ne se passe pas de jour sans qu'on nous abreuve des exploits des gens de cette farine. Une infirmière dénonce un médecin génocidaire; un cadre véreux collabore avec la justice américaine dans une affaire de délit d'initié; un maire italien indique à la police les mafieux par dizaines. Qui ne pourrait s'en féliciter ? Dénoncer à l'Etat un exterminateur, un financier ou un malfrat, n'est-ce pas un « devoir républicain », comme le rappelait naguère le porte-parole de l'UMP ? « Il s'agit précisément, et voilà un heureux hasard, de renforcer les excellentes structures actuelles, d'en approfondir les fondations, d'en étendre les effets. Tous les dangers dénoncés par les médias permettent ainsi de justifier notre organisation sociale, de la rendre nécessaire », observe finement Michel Bounan dans La Vie innommable. Ajoutons que ce conditionnement des foules présente une parenté avec la méthode suivie par l'Etat pour rendre acceptables les fichiers d'empreintes génétiques. Ces fichiers ont d'abord concerné les délinquants sexuels avant d'être étendus progressivement à des secteurs toujours plus vastes de la population. Il convient dans un premier temps de familiariser les masses avec de nouveaux procédés de contrôle en sélectionnant des cibles désignées comme des figures du Mal absolu. Contre le terroriste ou le délinquant sexuel, le citoyen possède avec l'Etat un ennemi commun, dont ce même Etat le protègera. Là est la racine psychologique de l'acceptation d'une administration policière toujours plus poussée de la vie quotidienne. Nul doute que le zèle médiatique mis à nous entretenir des prouesses de divers délateurs animés par la passion civique n'ait pour objet d'instiller graduellement la mentalité délatrice comme un réflexe conditionné chez les moutons spectateurs. Un pareil abaissement rencontre bien sûr un terrain favorable chez certains névrosés. Simon Leys en avait dressé le portrait à propos de la maoïste Michelle Loi, cette balance qui avait livré son identité véritable aux autorités chinoises en publiant un pamphlet dont le contenu était donné dans son titre, Pour Luxun : Réponse à Pierre Ryckmans. Le lecteur trouvera ci-dessous cette intéressante contribution à l'étude clinique du délateur.




« La passion policière qui pousse certaines gens à dénoncer voisins, parents, relations ou collègues ne trouve de véritable exutoire que dans les périodes de bouleversements, de guerres, d'occupations, etc., mais même en temps normal, elle n'en demeure pas moins latente chez les ratés, les envieux et les médiocres et constitue un phénomène psychologique singulier qui mériterait d'être mieux étudié. La vénalité en est rarement absente, mais ce serait une erreur d'y voir son moteur exclusif ; dans ce genre de démarche en effet, la recherche d'avantages personnels s'augmente le plus souvent d'autres mobiles non moins puissants : des sentiments d'infériorité ou de frustration (sur qui la seule apparence de succès chez autrui vient agir comme une intolérable provocation), le désir de se donner de l'importance, une forme d'exhibitionnisme, et surtout un respect inné du Pouvoir, de l'Ordre établi, des Autorités, l'instinct flic, la haine de tout ce qui apparaît non conforme, différent, hétérodoxe, hérétique. »


(Simon Leys, L'Oie et sa farce.)

lundi 19 octobre 2009

Le jeu éducatif de la semaine



La victoire de la révolution russe a livré l'accès aux archives confidentielles de l'Okhrana, la police politique de l'Empire. Elles contenaient les fiches de :
  1. 350 provocateurs.
  2. 3 500 provocateurs.
  3. 35 000 provocateurs.

Roman Malinovsky était:

  1. Un navigateur français.
  2. Un membre du comité central du Parti ouvrier social-démocrate russe, député bolchévik à la Douma (1912), puis président du groupe parlementaire bolchévik (1913).
  3. Un agent provocateur, infiltré dans l'état-major bolchévik, élu à la Douma grâce au concours de l'Okhrana.

Stolypine, le chef du gouvernement du tsar après 1905, a été assassiné par:

  1. L'anarchiste Bagrof.
  2. Le policier Bagrof.
  3. L'anarchiste et agent provocateur Bagrof, à l'instigation de l'un des plus hauts fonctionnaires du Ministère de l'Intérieur, le policier Ratchkovsky.

  • Si vous avez choisi la réponse 1 à chacune de ces questions, lisez Le Monde.
  • Si vous avez choisi la réponse 2 à chacune de ces questions, lisez Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression de Victor Serge.
  • Si vous avez choisi la réponse 3 à chacune de ces questions, continuez à nous lire.


mercredi 14 octobre 2009

Un métier d'avenir


Le Ministère de la Vérité contemporain abonde en archives déclassifiées prétendant attester opportunément comment certaines figures, incarnant la cause de la liberté, étaient en réalité le contraire de ce qu'elles prétendaient être. C'est ainsi qu'une campagne médiatique avait cru pouvoir établir il y a quelques années que George Orwell était en réalité un délateur. Cette publicité négative s'accompagne généralement d'un pudique silence sur les vices cachés et attestés de quelques gloires littéraires bien établies, et dont toute l'existence aura été orientée vers un but de conservation sociale. Un Nouveau Dictionnaire des auteurs peut par exemple, sous la plume de Michel Mourre, consacrer une notice sur Alfred de Vigny, où il nous est conté que, suite à ses échecs politiques, l'auteur de Servitude et grandeur militaires s'est « enfermé dans sa “tour d'ivoire”, tenant à l'“honneur de souffrir en silence” ». Dans un élan hagiographique, Mourre ajoute que Vigny « avait aussi trop de dignité » « pour plaire immédiatement à la foule ». L'universitaire dissimule pieusement la découverte fondamentale faite par l'écrivain Henri Guillemin d'un stock de manuscrits inédits de Vigny, publiés en 1955 dans M. de Vigny homme d'ordre et poète. En fait de détachement silencieux et de « dignité », nous y lisons l'autoportrait d'un homme avide à consigner des notes sur les mauvais esprits de son Angoumois, sollicitant avec insistance des rendez-vous avec le Ministre de l'Intérieur et dénonçant avec civisme des conspirateurs réels ou supposés. Un extrait exemplaire de cette prose figure ci-dessous. Vigny s'y montre comme un précurseur méconnu d'une sorte de professionnel appelé à connaître la fortune que l'on sait dans le maccarthysme, le stalinisme ou dans la collaboration : la fusion de l'écrivain, du policier et du citoyen en un seul personnage.



« J'ai pensé et senti que si quelque assassinat était tenté, n'eût-il pas réussi, j'aurais de mortels remords d'avoir gardé le silence.


Quand il ne reste que peu de monde, j'aborde le général Espinasse et le prends à part dans la grande salle, près de la cheminée.


― Êtes-vous sûr de vos Cent Gardes ?


― Permettez, je vous prie, que je vous demande si vous avez quelque raison de me parler ainsi.


― Oui, et une raison très grave.


Je lui raconte le fait en peu de mots et trait pour trait, ainsi que je l'ai écrit ici. Il m'en paraît agité et aussi pénétré d'horreur que moi-même. Je lui dis que je lui ferai entendre mon domestique.




Lundi matin 27.


A neuf heures du matin, le capitaine des Cent Gardes et un de leurs officiers entrent chez moi. On les introduit.


― Je sais, dis-je, messieurs, ce qui vous amène. J'ai considéré comme un devoir d'avertir le général, qui vous envoie sans doute. Ne négligez rien, M. le Capitaine. Il me paraît certain que les sociétés secrètes cherchent à gagner vos hommes. (...)


Je fais venir mon domestique. Il répète avec assurance ce qu'il a dit.


Il descend à l'inspection des Cent Gardes, n'y reconnaît pas l'homme qu'il a vu, en passant près des rangs avec le Capitaine. Mais, au château, il le voit en faction. Il fait signe au capitaine, qui demande à l'homme où il était samedi soir. L'homme raconte qu'à onze heures il est revenu, avec deux de ses compagnons, d'un café de la ville. Il se trahit à moitié.


Mon domestique me raconte cela. Dans la grande salle où je descends, le capitaine vient à moi et me dit :


― Nous le tenons !


― Je le sais, Monsieur, dis-je ; mais, à présent, n'épargnez rien ; voyez le préfet de police ; qu'on entoure vos hommes de filles, s'il le faut, et qu'on prodigue le vin pour les faire parler et savoir à quel fil aboutit cette découverte.


― Je n'y manquerai pas, dit-il.


Je le quitte pour parler de bagatelles à tout le monde. On monte en voiture, et je pars pour Paris sans rien dire à personne. »


(Henri Guillemin, M. de Vigny homme d'ordre et poète)


mardi 13 octobre 2009

Contre « l'esprit de gramophone » (Orwell)





Tandis que les révolutions de palais universitaires se succèdent, d'un putsch conceptuel à l'autre, envoyant à la trappe les générations successives d'Ubus philosophes au rythme des saisons éditoriales, la science historique, telle qu'elle a pu s'énoncer au sein de la civilisation arabe au cours de notre XIVe siècle, a jeté les bases d'une compréhension des sociétés plus durable. À l'heure où presque toute l'information existante est polluée par le spectacle, les faits en viennent partout à présenter une « fausse apparence », cachant « une vérité toute autre », sur des thèmes aussi variés que le terrorisme, la maladie et le racisme ou encore la démocratie, le travail et le progrès. Cette extension continue du mensonge est favorisée par deux catégories de gens : les « transmetteurs » eux-mêmes ( journalistes, experts, pseudo-critiques) et leurs dupes, spectateurs enthousiastes ou critiques. Les ressorts qui animent les uns et les autres sur ce théâtre de guignol sont démontés de façon éclairante par Ibn Khaldûn. Dans cette ère de la falsification généralisée, le texte ci-dessous nous apparaît comme une injonction à résister à « l'esprit de gramophone » et un discours de la méthode interprétative.

« Il est dans la nature de l'information de se prêter au mensonge, et cela pour plusieurs raisons.
D'abord, le fait de prendre parti pour une opinion ou une doctrine. Lorsque l'âme observe la neutralité à l'égard d'une information, elle l'examine avec toute l'attention nécessaire, afin d'y discerner le vrai du faux. Si, au contraire, elle est nourrie d'un préjugé en faveur de telle opinion ou de telle croyance, elle accepte d'emblée tout ce qui va dans son sens, et son inclination et sa partialité, agissant comme un voile sur son oeil intérieur, l'empêchent de procéder à un examen critique. C'est ainsi qu'elle est amenée à accepter les récits mensongers et à les transmettre.
Il y a aussi, parmi les raisons qui conduisent au mensonge, la confiance placée dans les transmetteurs. On doit recourir dans ce cas à l'examen de la probité de ces derniers, selon la méthode de la critique des transmetteurs.
Il y a également parmi ces raisons l'inattention à la véritable signification des faits. Beaucoup de transmetteurs, ignorant la signification de ce qu'ils ont vu ou entendu, rapportent l'information d'après leur croyance et leurs conjectures, et produisent ainsi des mensonges.
Il y a aussi l'illusion d'être dans le vrai, fréquente chez bien des gens. Elle tient le plus souvent à la confiance qu'on place dans les transmetteurs.
Il y a l'inaptitude à décrire les faits de façon adéquate, à cause de l'ambiguïté ou de la fausse apparence qu'ils présentent. L'informateur les décrit comme il les voit, alors qu'ils cachent une vérité toute autre.
Il y a la recherche des faveurs des grands et des gens haut placés : on chante leurs louanges, on les flatte, on les dépeint sous un jour avantageux et on répand ainsi leur renom. On produit de la sorte des informations qui s'écartent de la vérité. L'âme humaine à soif de louanges, et les gens sont attirés par les succès mondains et les moyens d'y parvenir, tels que le rang ou la richesse. Le plus souvent, ils sont peu portés à la vertu et ne s'intéressent guère à ceux qui la pratiquent.
Il y a enfin une dernière raison, qui passe avant toutes celles qui viennent d'être mentionnées l'ignorance de la nature des conditions qui caractérisent la civilisation. Toute chose qui vient à l'existence, essence ou acte, a nécessairement une nature qui la caractérise dans son essence et dans tous les états qui l'affectent. Si celui qui recueille une information connaît la nature des choses existantes, les états qui les affectent, et les circonstances où ceux-ci se produisent, cette connaissance l'aide, lorsqu'il examine des informations, à distinguer le vrai du faux. C'est là la méthode d'examen la plus efficace dont il puisse disposer. »
(Ibn Khaldûn, Les Prolégomènes)





vendredi 9 octobre 2009

Avertissement


L'extrait de Tiqqun cité très exactement dans Mieux vaut tard que jamais illustre une maladie chronique des champions de la critique critique, tous courants confondus. On n'y combat presque jamais des positions théoriques pour ce qu'elles sont. On préfère généralement se livrer à un procès d'intention en attribuant à l'adversaire un tort imaginaire dont on détient la réfutation prête à l'emploi, en spéculant sur l'ignorance ou le fanatisme du public. C'est que dans ces milieux, comme dans tous les autres, règnent la concurrence sur le marché des idées, la compétition agonistique et la « culture du narcissisme ».

Dans le cas particulier que nous avons relevé, contrairement à ce qu'affirme Tiqqun, Debord n'a jamais écrit que toute l'agitation (ni même toute la lutte armée), au cours des années 70 en Italie, était manipulée par Gladio. Il a seulement montré que les Brigades Rouges avaient été infiltrées puis manipulées par l'État italien pour neutraliser la dangereuse subversion prolétarienne qui menaçait l'ordre social existant. Du reste, il est, au mieux, malvenu de reprocher à Debord d'avoir pratiqué le grand camouflage du caractère explosif de la situation italienne, quand on se souvient qu'il était le directeur d'une revue, Internationale Situationniste, dont la section italienne avait participé de près aux troubles qui agitèrent l'Italie à cette époque et sut en faire l'analyse dans ses aspects les plus scandaleux, qu'il s'agisse des émeutes de Battipaglia, du soulèvement des prisons ou de la révolte de Reggio de Calabre; tout comme ce reproche dissimule qu'en traduisant le Véridique Rapport de Censor, riche en informations sur la subversion prolétarienne italienne, Debord avait su se faire le passeur efficace de « ce que la situation italienne contenait d'explosif ».

L'affaire n'aurait qu'un strict intérêt académique si elle n'était riche d'enseignements pour le présent. Qui ne comprend pas le passé se condamne à en répéter les erreurs. C'est pourquoi l'analyse très insuffisante faite par Tiqqun du terrorisme spectaculaire mérite d'être critiquée. Maintenant que Coupat et consorts tombent sous le coup d'une machination policière, ils s'adonnent à leur tour à cette paranoïaque « rétrologie ». Il est à regretter pour eux qu'ils s'avisent de l'intérêt de la question à un stade aussi avancé de la répression, mais, n'est-ce pas, mieux vaut tard que jamais. Encore faudrait-il que le Comité Invisible en tire pleinement les leçons en reconsidérant ce qu'il y avait d'insuffisant dans ses analyses sur le terrorisme au lieu de se contenter de les faire rééditer, en profitant de la récente mode autour de Tarnac. De même qu'il conviendrait d'admettre que ce sont certaines faiblesses de L'Insurrection qui vient (dont témoigne aussi la préface d'un « des agents du Parti imaginaire » à Maintenant, il faut des armes, recueil de textes de Blanqui) qui ont permis son exploitation policière, au demeurant maladroite, heureusement. On y trouve exprimée très précisément la forme pratique que la domination souhaite voir prendre à une critique radicale de la société existante. C'est pour cela qu'elle est sélectionnée médiatiquement et offerte en pâture à tous ceux que le cours désastreux du monde conduit à une impatience bien compréhensible. Si, parmi eux, quelques desperados pouvaient commettre quelque acte « insurrectionnel » aveugle propre à alimenter la peur, l'État aurait atteint le but qu'il poursuit dans toute cette affaire.

jeudi 1 octobre 2009

Mieux vaut tard que jamais





AVANT


« Kojève, qui n’avait pas son pareil pour saisir le vif, enterra le Mai français d’une jolie formule. Quelques jours avant de succomber à une crise cardiaque dans une réunion de l’OCDE, il avait déclaré au sujet des “événements” : “Il n’y a pas eu de mort. Il ne s’est rien passé.” Il en fallut un peu plus, naturellement, pour enterrer le mai rampant italien. Un autre hégélien surgit alors, qui s’était acquis un crédit non moindre que le premier, mais par d’autres moyens. Il dit : “Écoutez, écoutez, il ne s’est rien passé en Italie. Juste quelques désespérés manipulés par l’État qui, pour terroriser la population, ont enlevé des hommes politiques et tué quelques magistrats. Rien de notable, vous le voyez bien.” Ainsi, grâce à l’intervention avisée de Guy Debord, ne sut-on jamais de ce côté-ci des Alpes qu’il s’était passé quelque chose en Italie dans les années 70. Toutes les lumières françaises à ce sujet se réduirent donc jusqu’à aujourd’hui à des spéculations platoniques sur la manipulation des BR par tel ou tel service de l’État et le massacre de Piazza Fontana. Si Debord fut un passeur exécrable pour ce que la situation italienne contenait d’explosif, il introduisit en revanche en France le sport favori du journalisme italien : la rétrologie. Par rétrologie – discipline dont l’axiome primordial pourrait être “la vérité est ailleurs” –, les Italiens désignent ce jeu de miroirs paranoïaque auquel s’adonne celui qui ne peut plus croire en aucun événement, en aucun phénomène vital et qui doit constamment, de ce fait, c’est-à-dire du fait de sa maladie, supposer quelqu’un derrière ce qui arrive – la loge P2, la CIA, le Mossad ou lui-même. Le gagnant sera celui qui aura fourni à ses petits camarades les plus solides raisons de douter de la réalité. »
(Tiqqun n°2, 2001, Ceci n’est pas un programme)


APRÈS

« Rien ne permet d'expliquer que le département du renseignement et de la sécurité algérien suspecté d'avoir orchestré, au su de la DST, la vague d'attentats de 1995 ne soit pas classé parmi les organisations terroristes internationales. (…) Il s'agit, par tout un luxe de provocations, d'infiltrations, de surveillance, d'intimidation et de propagande, par toute une science de la manipulation médiatique, de l'“action psychologique”, de la fabrication de preuves et de crimes, par la fusion aussi du policier et du judiciaire, d'anéantir la “menace subversive” en associant, au sein de la population, l'ennemi intérieur, l'ennemi politique à l'affect de la terreur. »

(Julien Coupat, « La prolongation de ma détention est une petite vengeance », Le Monde, 26 mai 2009)