« [Agnès] me montre ce qu'elle a fait. Réunis dans un petit book, ses dessins, nés d'une inspiration laborieuse, rappellent vaguement Bacon, mais en plus enfantin. Je découvre aussi une série de portraits de C. R. S. qui me laissent perplexes. Non seulement ces figures sont esquissées d'un trait maladroit, mais en plus elles évoquent des revendications qui me paraissent tout à fait incohérentes : par haine du travail salarié, Agnès vit de son R. M. I. Mais en même temps elle pointe du doigt les forces de l'ordre. Cela vient contredire les citations de Debord qu'elle n'arrête pas d'enchaîner. Elle semble glisser sur le refus de toute compromission avec un système que l'on condamne, idée au centre de l'oeuvre du situationniste. Choyée par l'Etat, elle n'aura jamais la force, ni surtout, la crédibilité, de l'attaquer par son art. »
Giulio Minghini, Fake.
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