Dans Maos, le romancier Morgan Sportès, « sans doute mieux instruit que tant d'autres sur les affaires du temps », campe la figure de 222 22 22, le grand marionnettiste d'une société secrète, veillant au développement harmonieux du capitalisme mondialisé. Parmi les tâches de cette organisation, l'infiltration, la manipulation et la neutralisation des milieux contestataires, aussi bien dans le domaine de la culture que de la politique, tiennent une place primordiale. D' « une poignée d'anarcho-situ », il affirme que lui et les membres de son « internationale » attendent « la mort pour les empailler eux aussi, les momifier ». On sait comment ce programme d'hygiène sociale a été conduit jusqu'à maintenant. La debordologie universitaire et la muséographie sont l'alpha et l'oméga de ce processus de récupération, dont l'acquisition par la Bibliothèque nationale de France des archives de Guy Debord constitue le couronnement. Il faut noter que les journalistes qui ont glosé sur cet événement se sont gardés de faire un rapprochement, beau comme la rencontre fortuite sur une table à dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie, entre deux données pourtant publiques. Rappelons donc ici que le principal responsable de cette momification, Bruno Racine, n'est pas seulement le président de la BNF, mais aussi celui du conseil d'administration de la Fondation pour la recherche stratégique. A ce titre, ce personnage a récemment été membre du Groupe des experts travaillant à l'élaboration du nouveau concept stratégique de l'OTAN. Voilà comment, au cours d'un dîner de fonds, ont été célébrées les noces de l'industrie de l'armement (représentée par un « richissime marchand d'armes » et le « cogérant du groupe Lagardère ») et de la critique sociale. Le tout sous les auspices d'une sorte d'agent d'influence, placé à un poste stratégique du Kulturkampf, conduit par ceux que 222 22 22 appelle « les petits timoniers » au service des « mécanismes mêmes du Capital » .
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Manifestement, être président de la BNF laisse beaucoup de temps libre, malgré les "unes" de la presse indiquant qu'il est au prise avec un énorme chantier à la BNF:
RépondreSupprimer"Trois ans de plus pour mener le chantier de la numérisation des livres et la rénovation du site Richelieu"
http://www.liberation.fr/culture/0101626770-bruno-racine-reconduit-a-la-bnf
Paradoxalement, cette même presse est beaucoup moins prolifique quand il s'agit de parler du rôle de ce dernier dans l'élaboration du Livre Blanc:
- GT2 : Alliances et système international de sécurité : Alliance atlantique, Union européenne, Organisation des Nations unies, accords de défense...
Président : Bruno Racine (31-08-2007)
http://www.livreblancdefenseetsecurite.gouv.fr/information/les_dossiers_actualites_19/livre_blanc_sur_defense_875/commission_882/groupes_travail_938/index.html
et du nouveau concept stratégique de l'OTAN ...
C'est un scandale mais que faire ?
RépondreSupprimerl'éthique et la morale ne sont pas à la mode, tout simplement.
"Tout ce qui n'est jamais sanctionné est véritablement permis. Il est donc archaïque de parler de scandale" (Guy Debord, "Commentaires sur la société du spectacle"). En ce sens, rien de ce qui est évoqué dans ce billet n'est un scandale.
RépondreSupprimerPar ailleurs, les considérations inactuelles faites sur ce blog sont par-delà le bien et le mal.